vredesconferentie 2010: armes nucléaires
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Armes nucléaires : c’est elles ou nous
 
Des armes pas comme les autres
 

Une puissance démesurée

 

- La bombe qui a explosé sur Hiroshima est 2000 fois plus puissante que l’arme conventionnelle (non nucléaire) la plus puissante
- Un missile « Trident » actuel équivaut à 30 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima
- Un seul sous-marin nucléaire américain a une puissance de feu équivalente à plus de 30 fois l’ensemble des explosifs utilisés durant la seconde guerre mondiale.
 
L’explosion1
 
Un dispositif explosif nucléaire comprend une masse critique de matière fissile (qui peut fissionner sous l’impact d’un neutron).
 
La production de ces matières fissile (par enrichissement, pour faire passer l’Uranium 235 qui n’existe dans la nature qu’à une concentration de 0,71% à 20% voire 90%) est difficile et coûteuse.
 
Sous l’effet d’une explosion « classique », un neutron entre en collision avec le noyau d’un atome d’Uranium 235 ou de Plutonium 239 ; se déclenche alors une réaction en chaîne d’une puissance inouïe sous forme de :
- Une boule de feu - d'environ un kilomètre de rayon et de plusieurs millions de degrés (au sol, la température atteint plusieurs milliers de degrés sous le point d'impact)
- Une onde de choc se forme et progresse à près de 1000km/h, semblable à un mur d'air solide
- Des radiations mortelles
- Des retombées radioactives (« pluie noire »)
 
Les effets de l’explosion
 
Dans un rayon de 1 km, tout est instantanément vaporisé et réduit en cendres. Jusqu'à 4km de l'épicentre, bâtiments et humains prennent feu spontanément. Les personnes situées dans un rayon de 8km souffrent de brûlures du 3ième degré. Dans un rayon de 80km, quiconque regarde l’explosion devient aveugle.
L’explosion de ces armes a également des effets à retardement : le rayonnement cause des cancers et leucémies, des anomalies génétiques… des années après l’explosion. Les conséquences psychologiques sur les victimes de la bombe et leurs familles sont incalculables.
 
Des armes de terreur2
 
L’objectif visé est la terreur, tant par la menace (ce que l’on appelle la dissuasion) que par l’usage.
 
Ces armes sont tellement terribles qu’on évite de s’en servir comme des armes conventionnelles (seulement deux bombes ont été employées à ce jour : à Hiroshima et à Nagasaki) mais la menace doit être crédible (c’est pourquoi les pays entretiennent un flou sur les cas d’utilisation). Il s’agit donc d’un gigantesque jeude poker dont l’enjeu est la planète.
 
Un vieux problème…
 
En 1938, on découvre la fission de l’atome et l’énergie considérable qui en résulte, avec ses deux usages possibles : la production d’électricité et la fabrication de bombes. Dès lors, il devient prioritaire pour les Etats-Unis de fabriquer la bombe avant l'Allemagne, d’autant que cette nouvelle arme donnera un avantage stratégique clair à ceux qui la possèderont.
 
Le 16 juillet 1945, la première bombe au plutonium appelée Trinity explose dans le désert du Nouveau Mexique. Jamais une découverte scientifique n'a été si rapidement appliquée, jamais de tels moyens financiers et humains n'ont été mis au service d'une aventure technico-scientifique.
 
La bombe sera utilisée ‘sur le champ de bataille’ deux fois seulement dans l'histoire par les Etats Unis: à Hiroshima, le 6 août 1945 et à Nagasaki, le 9 août 1945. Ces deux seules bombes ont fait au total plus de 210 000 morts !!
 
Un moindre mal ? Officiellement, la décision d'utiliser les bombes atomiques, prise par le Président américain Truman seul, était motivée par le souci d'épargner les vies humaines qu'aurait coûté l'invasion du
Japon. D'autres raisons, moins avouables, s'y sont ajoutées : faire une démonstration à l'URSS de la puissance militaire américaine, et aussi utiliser ces armes si révolutionnaires et si efficaces qui avaient coûté deux milliards de dollars aux Etats-Unis.
Depuis lors, plus de 128 000 têtes nucléaires ont été produites. Il faut ajouter aux bombes de Hiroshima et Nagasaki plus de 2 000 explosions nucléaires : les essais. Leurs effets sur l’environnement et sur les populations locales sont aussi terribles que méconnus.
On distingue les armes stratégiques (à longue portée, pour frapper des cibles loin à l’intérieur d’un territoire ennemi) des armes tactiques (à portée plus courte, sur le champ de bataille, pour gagner des combats locaux).
 
plus actuel que jamais
 
Il y a moins d'armes nucléaires aujourd'hui que pendant la Guerre froide. Mais il existe à ce jour dans le monde un énorme arsenal nucléaire (24 000 armes, dont une grande partie en état d’alerte permanente)correspondant grosso-modo à 200 000 fois la puissance de la bombe qui a fait plus de 100 000 victimes àHiroshima !
L’équivalent de deux tonnes de dynamite pour chaque être humain.
Assez pour supprimer plusieurs fois toute vie sur terre…
 
L’Union Européenne, dans sa Stratégie de Sécurité, présente la prolifération comme « la menace la plus importante pour la sécurité de l’UE », ajoutant que ce risque s’est accentué au cours des cinq dernières années. « La probabilité d’un regain du nucléaire civil au cours des prochaines décennies peut également remettre en cause le système de non-prolifération (…) »
 
Le « Bulletin of Atomic Scientists » (association de scientifiques américains fondée en 1945 par plusieurs « pères » de la bombe atomique effrayés par ses effets) vient de remettre l'horloge de l’apocalypse nucléaire à minuit moins cinq4. Nous sommes très près d’une possible catastrophe ! 
 
 
Le désarmement est en panne et la prolifération reprend vigueur
 
Les cinq membres permanents de Conseil de Sécurité maintiennent l'arme en tant que telle et ont tous un programme de modernisation, soit de la tête nucléaire même, soit des missiles.
De nombreuses armes nucléaires sont vieilles et pourraient devenir défectueuses, en augmentant le risque d'utilisation accidentelle.
 
Des recherches en vue de la miniaturisationsont menées et les nouvelles doctrinesglissent de la dissuasion (menace) à l’utilisation, faisant des armes nucléaires des armes finalement « comme les autres ».
 
La construction d’un bouclier anti-missiles5augmente aussi le risque d’usage des armes nucléaires : il diminue le risque de représailles pour celui qui le possède et la « dissuasion » n’est plus mutuelle.
 
La prolifération continue : un certain nombre d’Etats considèrent l’arme nucléaire comme indispensable pour asseoir leur statut de puissance régionale ou se protéger des grandes puissances.
 
A côté des puissances nucléaires officielles (les Etats-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni et la Chine),
- quatre pays européens ont encore des armes nucléaires entreposées sur leur territoire :
(l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la Turquie), en violation du Traité de Non Prolifération
(voir ci-dessous)
- quatre pays disposent illégalement d’un arsenal nucléaire : Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord.
 
La prolifération pourrait même concerner des acteurs non étatiques.
 
Les stocks concernés
 
Aujourd’hui les charges nucléaires opérationnelles déployées représentent une quantité de neuf à 10 mille charges, en y ajoutant celles qui sont soit en réserves soit encours de démantèlement, on arrive à peu près à 24000 charges nucléaires dans le monde.
 
Les charges déployées opérationnelles par pays :
. Russie : 4800 (dont 2800 stratégiques),
. USA : 2700 (dont 2200 stratégiques),
. France à peu près 300,
. GB 185,
. Chine 176,
. Israël 80,
. Inde 60 à 70,
. Pakistan 60.
 
On ne dispose pas d’informations précises sur les stocks de la Corée du Nord.
 
Des armes nucléaires en Belgique !
 
La Belgique est directement concernée par la problématique des armes nucléaires :
- L'uranium de la bombe qui a anéanti Hiroshima venait du Congo Belge.
- Des armes nucléaires américaines sont stationnées sur le territoire belge (base de Kleine Brogel) et des pilotes belges sont entraînés pour les utiliser.
- La Belgique souscrit à la doctrine nucléaire de l’OTAN, selon laquelle les armes nucléaires sont un élément essentiel de notre sécurité.
 
Les armes nucléaires sont illégales
 
Le Traité de Non Prolifération6(TNP), principal cadre légalinternational concernant les armes nucléaires, comporte trois éléments principaux
- non prolifération : il s’agit d’éviter que de nouveaux pays acquièrent l’arme nucléaire ;
- désarmement : les pays qui possédaient des armes nucléaires au moment de la naissance du TNP se sont engagés à désarmer complètement ;
- promotion du nucléaire civil : l’interdiction de posséder des armes nucléaires ne devait pas empêcher un pays d’utiliser la technologie nucléaire civile comme source d’énergie.
 
Le TNP est un document essentiel mais il comporte des limites:
- comme tous les traités, il ne s’applique qu’aux Etats qui l’ont signé ;
- il entérine une différence de traitement de fait entre les Etats qui possèdent les armes nucléaires au moment de la signature du traité et ceux qui ne la possèdent pas ;
- le nucléaire civil, dont le traité fait la promotion, est la « porte d’entrée » du nucléaire militaire.
 
Tous les cinq ans se tient une Conférence de révision du TNP, qui (peut) fixe(r) des objectifs concrets. En 2005 cette conférence a été un échec. Il est donc indispensable de réussir la prochaine Conférence de révision en 2010 si l’on veut sauver le régime de non prolifération.
 
Sur base du droit international humanitaire, on devrait conclure que les armes nucléaires sont illégales :
  • ces armes ne fontpas de distinction entre les cibles civiles et militaires,
  • leurs effets ne s’arrêtent pas aux frontières de l’Etat frappé et
  • elles causent des maux superflus.
 
En 1993, l’Organisation Mondiale de la Santé (inquiète des effets des armes nucléaires sur la santé et l’environnement) et l’Assemblée Générale des Nations Unies posèrent la question à la Cour Internationalede Justice: le droit international permet-il la menace ou l’emploi des armes nucléaires ? En 1996, la Cour a rendu un avis disputé et pour le moins ambigu : la menace ou l’emploi des armes nucléaires viole bien en principe le droit des conflits armés mais la Cour a déclaré ne pas savoir si ces comportements seraient encore illicites dans le cadre de la légitime défense si la survie de l’Etat était menacée !
 
Tant pour le Traité que pour la Cour Internationale de Justice, l’objectif final est le désarmement nucléaire total. Ce n’est pas une obligation de moyen (on essaie…) c’est une obligation de résultat (on y arrive !)
 
Il n’existe cependant pas d’organisme chargé de vérifier (et de contraindre) le désarmement despuissances nucléaires, contrairement à la prolifération qui est contrôlée par l’Agence Internationale àl’Energie Atomique8.
 
Désarmer pourquoi ?
 
  • justification morale
Une destruction qui aspire l’effroi comme ce que le monde a constaté à Hiroshima et Nagasaki. On peut considérer que l’arme nucléaire est la seule arme de destruction massive par ses effets immédiats et à plus long terme.
C’est cette justification qui motive des mouvements pacifistes et qui faisait dire aux médecins de l’IPPNW, lauréats du Prix Nobel de la paix, que leur propre serment d’Hippocrate n’est pas opérationnel face à ces armes, d’ailleurs en cas de bombardement, les médecins et les infirmières seraient eux-mêmes morts.
 
  • justifications d’ordre juridique
Ce sont surtout celles qui se retrouvent dans l’avis de la Cour internationale de justice, qui montre clairement que l’utilisation de l’arme nucléaire est à plusieurs égards contraire au droit international.
 
  • justification de nature plus politique
celle qui a été soutenue par le mouvement des non alignés ainsi que quelques Etats européens neutres. La possession de l’arme nucléaire crée un ordre international fondé sur la supériorité d’un certain nombre d’Etats sur les autres, donc sur une forme de domination internationale. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains Etats comme l’Inde se sont dotés de l’arme nucléaire pour changer de statut sur la scène internationale.
 
Pour beaucoup, l’une des motivations politiques pour le désarmement étaient non seulement d’éviter la discrimination dans le système international mais aussi d'empêcher la course aux armements qui allait y résulter inévitablement dans la mesure où des puissances moyennes suffisamment outillées technologiquement pouvaient passer au statut de puissances nucléaires. Dans ce cas, éviter la prolifération du nombre d’Etats nucléaires équivaut à éviter les incertitudes sécuritaires liées à la course aux armements. C’est le cas d’ailleurs du Moyen Orient avec le jeu d’action réaction, en particulier
entre Israël et l’Iran.
 
Dernièrement, ces motivations de type politique et sécuritaire se sont accentuées dans le chef de nombreux dirigeants de puissances nucléaires. La manifestation la plus visible a été par exemple la succession des cartes blanches de plusieurs anciens Secrétaires d’Etat américains ou présidents de la commission du sénat américain tant démocrates que républicains.
 
Par ailleurs pour certains, le désarmement vient de la crainte qu’un nombre trop important de puissances nucléaires existe dans le monde et que la prolifération rend tout à fait inopérant même les logiques internes, telles que la dissuasion.
 
Le deuxième raison en est que l’acquisition de l’arme nucléaire par des groupes non étatiques ne remette en cause le monopole de la violence légitime d’Etat et la capacité des grandes puissances à contrôler la violence à l’échelle mondiale.
 
Un autre élément moins présent mais qui est en filigrane : pour ces dirigeants, l’arme nucléaire serait déjà une technologie du passé, correspondant à un cycle économico technologico industriel dépassé.
 
On peut envisager d’y renoncer de la même manière qu’on l’a fait avec l’arme chimique, par ce que son usage ou ses bénéfices ne sont plus aussi évidents par rapport aux désavantages. Il existe aujourd’hui des nouvelles manières de faire la guerre s’appuyant sur d’autres technologies, bio, nanno, cyber , etc.
 
L’abolition est une obligation
 
Le désarmement nucléaire n’est pas une utopie pacifiste, c’est une (quadruple) obligation :
 
1. Le désarmement nucléaire, c’est une obligation légale qui découle du Traité de Non Prolifération et qui a été réaffirmée dans l’avis de la Cour Internationale de Justice de La Haye en 1996. Ce n’est pas seulement une obligation de moyens (« faire ce que l’on peut »), c’est une obligation de résultats (atteindre un désarmement total).
 
2. Le désarmement nucléaire, c’est aussi une obligation démocratique :
 
  • La toute grande majorité des Etats (cfr : votes de l’Assemblée générale des Nations Unies) et des citoyens du monde (cfr : enquêtes d’opinions sur ce thème) demandent un désarmement nucléaire total. C’est donc une infime minorité qui parvient à imposer le maintien de ces armes inhumaines. Au nom de quoi ? Notre sécurité !
 
  • La possession de l’arme nucléaire crée un ordre international fondé sur la supériorité d’un certain nombre d’Etats sur les autres, donc sur une forme de domination internationale.
 
  • En Belgique, deux résolutions parlementaires en 2005 et en 2009 ont demandé que des étapes concrètes soient définies en vue du désarmement nucléaire total, d’une approche plus équilibrée du TNP et du retrait des armes américaines stationnées en Europe (et donc aussi à Kleine Brogel). Le gouvernement n’y a donné aucune suite !
 
3. Le désarmement nucléaire, c’est aussi une obligation de solidarité. Les « dividendes de la paix » (les fonds libérés par la fin de la course aux armements devaient être réinvestis dans le développement) se font toujours attendre et une nouvelle course aux armements semble même être relancée : les dépenses militaires sont à la hausse (1204 milliards de dollars en 2006, dont 46% pour les seuls Etats-Unis). « Donnez-moi un pourcent de cette somme colossale et plus personne n’aura faim ce soir » a déclaré Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial de la Commission des droits humains de l’ONU pour le droit à l’alimentation.
 
4. Le désarmement nucléaire, c’est enfin une obligation environnementale et de santé publique.
Les effets de l’emploi de la bombe en terme d’irradiations notamment font également des armes nucléaires une menace majeure en terme d’environnement et de santé publique. De sorte que le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) a très tôt plaidé pour la fin des essais nucléaires.
 
De nombreux documents illustrent les effets catastrophiques de la bombe sur Hiroshima et Nagasaki. La poussière soulevée par l'explosion atomique retombe au sol en emportant avec elle le rayonnement radioactif. A Hiroshima, après l'explosion, le ciel est resté noir durant plusieurs heures, envahi de poussières, de cendres et de fumée à l'image des puits de pétrole en feu du Koweit ou des grands incendies qui ravagent des millions d'hectares.
 
L 'abolition est possible !
 
1. Une majorité de Nations veut abolir les Armes Nucléaires : 127 pays – dont la Chine, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord – soutiennent l'abolition d'armes nucléaires par une Convention contraignante. Seuls 27 Etats sont contre.
 
2. Un projet de Traité existe : la NWC9 (« Nuclear Weapons Convention », Convention sur les armes nucléaires) est un traité qui interdirait la production, possession et l'utilisation d'armes nucléaires, et établirait des procédures de vérification de leur élimination.
 
3. Nous avons mis hors la loi d'autres types d'armes : Ceux-ci incluent des armes chimiques, des armes biologiques et mines antipersonnel.
 
4. Quatre pays ont renoncé aux armes nucléaires : L'Afrique du Sud était le premier, suivi par d'anciens états soviétiques (Kazakhstan, la Biélorussie et l'Ukraine). Plus une douzaine d'autres pays ont abandonné des programmes nucléaires.
 
5. Nous sommes de plus en plus à demander l'abolition : Beaucoup d'anciens chefs politiques (dont Kissinger) ont commencé à conseiller à leur gouvernement d'interdire des armes nucléaires et quelques hauts-gradés militaires ont questionnés l'utilité de ces armes de terreur.
 
Désarmer comment ?
 
  • L’approche militaire
 
La course aux armements elle-même a été en quelque sorte une réponse à l’arme nucléaire par un effet d’action-réaction. C’est également le cas du déploiement des boucliers antimissile qui à plusieurs reprises a été envisagé déjà puis les années 60 et qui reste d’ailleurs d’actualité ; les débats sont toujours en cours.
Le désarmement par la force a été aussi choisi dans un cas précis et connu : le déploiement de l’UNISCOM après la défaite de l’Irak en 1991.
 
Un dernier élément qui est aussi de nature sécuritaire et militaire : la dissuasion à l’acquisition des armes nucléaire par des garanties de sécurité. C’est le cas par exemple des petits pays de l’OTAN dans les années 60, qui pour la plupart ont renoncé à devenir des Etats nucléaires par ce que au sein de l’OTAN, les USA leur ont assuré la garantie de protection.
La même chose dans les années 70, lorsque les USA ont dissuadé la Corée du sud et Taiwan de se doter de l’arme nucléaire en leur fournissant un garantie dans ce domaine. Et c’est en partie ce qui se discute aujourd’hui à propos du dossier iranien.
 
Toutefois, garantir la sécurité à d’autres Etats pour les dissuader de devenir des Etats nucléaires aboutit à une discrimination, où il y a les haves et les have not. Ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas, sans oublier les Etats qui renoncent par eux-mêmes à être nucléaires. Le dilemme est qu’ils ne sont pas totalement maîtres de leur sécurité, d’où une dépendance par rapport à un protecteur.
 
Là se pose également la question très cruciale, notamment celle du déploiement sur leur propre sol d’armes tactiques.
 
  • Autres mesures
 
    • Mesures unilatérales
 
Exemples, le renoncement par l’Afrique du sud de 1993 à la possession de l’arme nucléaire, la décision de trois Etats anciens membres de l’URSS (le Biélorussie, le Kazakhstan, l’Ukraine) de ne plus être nucléaires, la suède des années 60, l’argentine et le Brésil après la fin des dictatures.
 
De même, depuis le début des années 90 les grandes puissances elles-mêmes ont réduit leurs stocks d’armement, surtout les armements non stratégiques.
 
    • Mesures bilatérales
 
Ces mesures avaient un sens pendant la guerre froide mais en conservent aujourd’hui puisque les USA et la Russie restent les deux principaux détenteurs de stocks nucléaires. Une série d’accords bilatéraux a eu lieu entre ces deux pays. On peut citer entre autres, l’accord sur le téléphone rouge en 63, les accords SALT des années 70 y compris le traité ABM, l’accord INF de 87 sur les euromissiles, les accords Start I et II, les tout récents accords Obama- Medvedev de juin 2009.
 
    • Accords multilatéraux à un niveau régional ou par groupe d’Etats
 
Exemples : les 6 party talks pour la Corée, les négociations entre l’Iran et les membres du Conseil de Sécurité plus l’Allemagne, les négociations discrètes entre les Américains les Britanniques et la Libye qui ont mené à la décision libyenne en 2003.
 
On peut évoquer également la tendance des pays fournisseurs de technologies ou des grandes puissances nucléaires elles-mêmes de se constituer un club qui fixe un certain nombre des règles du jeu. Exemples : le Nuclear’s Suppliers Group, les discussions du G8, la résolution 1140 du Conseil de sécurité, ou la Proliferation Security Initiatives.
 
Au niveau régional les zones dénucléarisées : l’Amérique Latine, le Pacifique sud, l’Afrique, l’Asie du Sud-est, l’Asie centrale. Quatre zones restent à l’écart de ce mouvement : le Moyen Orient, l’Asie du sud, l’Asie de l’est et la Zone transatlantique (Europe Amérique, Russie).
 
      • L’Europe
 
L’Union Européenne a tenté de s’impliquer dans le dossier nucléaire de deux manière : d’abord dans le dossier de la non prolifération avec la stratégie de 2003 pour la non prolifération, et puis en 2008 avec la déclaration sur le désarmement adoptée un peu timidement vis-à-vis des opinions publiques.
Cette dernière devrait préparer le prochain sommet de l’OTAN pour que l’Europe ne soit pas en retard par rapport à l’adoption par l’alliance atlantique sur la stratégie sur le désarmement.
 
Au niveau de l’Europe, on peut également citer les débats au sein de l’OTAN, notamment avec la réduction du nombre d’armes stratégiques depuis le début des années 90, la volonté affirmée de la Grèce de ne plus participer à la couverture nucléaire de l’Europe par l’OTAN, le retrait d’armes de Grande Bretagne.
 
Aujourd’hui, la question qui se pose est de savoir si les armes tactiques resteront à l’agenda de l’OTAN et dans le débat sur son concept stratégique en 2010.
 
 
      • Au niveau universel
 
On peut citer
  • le traité sur la non militarisation de l’espace,
  • le traité d’interdiction complète des essais (TICEN),
  • le TNP,
  • le projet de traité sur l’interdiction de la fabrication des matériaux fissiles
 
 
Des pistes de solutions existent donc!
 
Désarmement et non prolifération sont les deux faces d’une même pièce. Kofi Anann a déclaré : « Le peu d’empressement des États dotés d’armes nucléaires à désarmer a fait perdre de sa force diplomatique au régime de non-prolifération et réduit ainsi son aptitude à juguler la prolifération».
 
Il faut établir un calendrier concret, étape par étape, vers le désarmement complet.
 
Cfr programme d’action global du ICNND
 
Ces armes doivent disparaître, nous n’avons pas vraiment le choix : c’est elles ou nous !
 
Un « modèle de convention relative aux armes nucléaires» a été déposé aux Nations Unies par le Costa Rica et est une excellente base de discussion pour une telle convention.
 
Des idées d’action :
 
Bomspotting
I CAN (www.icanw.org), campagne internationale pour le désarmement lancée par l’IPPNW (association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire)
Pétition de la Confédération Syndicale Internationale
 
 
Réseaux :
 
Abolition 2000 : www.abolition2000.org. Ce réseau mène des campagnes depuis une dizaine
d’années pour l’abolition des armes nucléaires. Il regroupe plus de 2000 organisations au niveau mondial et une soixantaine en Belgique.
les « Mayors for peace – bourgmestres pour la paix » (dont plus d’un bourgmestre belge sur deux est membre !) http://www.2020visioncampaign.org/fr/pages/100.
Leur campagne promeut le « protocole Hiroshima-Nagasaki » comme complément indispensable du TNP http://www.2020visioncampaign.org/fr//filestorage/424/File/2/LappeldesvillesenfaveurduprotocoleHiroshima.pdf
le réseau des Parlementaires pour le désarmement nucléaire - PNND
 

 


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